good things are coming (arimi)

Le choix était cornélien; se nourrirait-il de céréales ou de gâteaux apéritif cette semaine? Penchant la tête, observant le rayon, fort était de constater qu'il n'en savait rien. Ariel n'était pas connu pour ses décisions judicieuses, et encore moins lorsque cela concernait sa ligne. Heureusement qu'il possédait la ligne de sa mère, pensa-t-il. Au moins, elle servait à quelque chose, quelque chose d'autre que de faire semblant d'être celle qui l'a enfantée. Pinçant les lèvres, fronçant le nez, il tendit la main, attrapant le premier paquet de gâteau, sentant le regard inquisiteur derrière lui le questionner, le tarauder, le déshabiller presque. D'un sourire narquois, il lui répondit, se retournant, agita le trophée, puis le déposa avec délicatesse dans son panier, continuant ses emplettes sans trop se stresser de l'heure qui défilait. Sans doute que l'épicier voulait fermer sa boutique et que ce dernier client, un peu mou, un peu nonchalant, allait le mettre en retard. Mais Ariel n'était pas de ceux qui aimaient se presser. Se dépêcher n'était pas dans son objectif du moment, surtout lorsqu'il n'arrivait pas à déterminer s'il préférait manger des cookies ou des tablettes de chocolat.

La porte de l'épicerie se referma sur lui, l'épicier fermant derrière son client fainéant et se prenant la porte dans le dos, il trébucha; dans un automatisme douteux, il lâcha à terre les provisions qui s'étaient empilées sur ses bras - au grand dam d'Ari, il ne pensait jamais à ramener un sac. Un petit cri de désespoir étouffé se glissa entre ses dents et Ariel Bernthal soupira dramatiquement, tapant du pied car peiné de voir que ses carottes mangeraient le goudron ce soir, roulant mollement, finissant presque leurs courses sur la route. Tentant de les faire tenir en équilibre sur ses bras, la bouteille de lait dans la poche, celle de jus d'orange laissée à la gravité, il récupéra son butin et reprit le chemin de son appartement, ne niant pas l'évidence - oh oui, il n'en avait fini de commander au petit restaurant du coin qu'il chérissait. Il n'en avait pas fini de saluer le jeune livreur et de lui offrir quelques sourires, se faisant la réflexion qu'il était sacrément plaisant pour l'œil, en plus d'être adorable. Perdu dans ses pensées, avançant dans la rue, il ne vit pas le poteau, qu'il prit de plein fouet, l'obligeant de nouveau à ouvrir ses bras dans un réflexe protecteur. «  For fuck's sake. » Il frotta son bras en grimaçant, tentant de cacher la douleur qui le lançait. Demain, il serait gratifié d'un beau bleu. Passant outre l'humiliation publique, dans une rue passante, il grommela et se pencha pour récupérer ses biens, maudissant la personne qui avait installée, ce poteau, là, sur sa route. Et de tous les passants qui le regardèrent, pantois, inutiles, à hausser leurs sourcils ridicules au lieu de l'aider, il ne s'attendit pas à croiser le regard, le sourire d'une personne qu'il connaissait. Pourtant, il le connaissait ce visage et s'il devait se l'avouer, il était ravi de le voir, ici, se précipitant pour lui offrir son aide.